L’arôme envoûtant du safran qui se mêle à la douceur de l’eau de rose, le croustillant des falafels aux herbes fraîches contrastant avec l’onctuosité d’un labneh… Voilà ce qui animait ma cuisine lors du récent Ramadan.
On me demande souvent d’où jaillit l’inspiration de mes créations culinaires végétariennes. Question simple en apparence, mais qui mérite qu’on s’y attarde, tant les sources qui nourrissent ma passion sont diverses et profondément ancrées dans mon histoire personnelle.
La famille
Un héritage inscrit dans mes gènes : depuis mon arrière-grand-père paternel, maître pâtissier, mon arrière grand mère maternelle et mes grands-mères qui cuisinaient divinement bien et qui surtout qui mettaient tant d’amour dans la préparation de repas généreux et conviviaux en réunissant leurs enfants et petits enfants, jusqu’ à ma maman qui a elle-même appris auprès sa grand mère et de sa mère, ce plaisir et ce savoir faire et qui m’a transmis à son tour ces bases, devenues une passion pour moi.
Si la cuisine en général et mon orientation vers le végétarisme m’ont éloignée des plats de mon enfance, quelques recettes de famille soigneusement conservées dans mon classeur, celles dont le titre indique « recette de maman ou recette de mamie », ou mieux celles écrites de leur propre plume, provoquent toujours une grande émotion lors que je les parcours comme recherche d’inspiration.
L’enfance
J’ai eu le privilège de vivre mes premières années entre les senteurs d’épices de l’Algérie et les parfums exotiques d’Indonésie.
La profession de mes parents et leur statut d’expatriés obligeaient à de longues périodes loin de la France. Et à l’occasion des vacances, il était plus naturel de découvrir les régions, pays ou états alentours que de rentrer en France, qui plus est en considérant les temps de trajets.
Tout comme, il était peu évident voire impossible de trouver des produits alimentaires français, les conditions d’import étaient complexes (coûts, douanes, interdictions, conservation…), nos repas étaient naturellement confectionnés avec des produits et recettes locales.
Bien que jeune à l’époque, j’ai vite été immergée dans les cultures et traditions culinaires de ces pays. D’ailleurs, si vous connaissez ma cuisine ou suivez mes publications Instagram, vous remarquerez bien souvent l’influence du Moyen Orient et de l’Asie dans mes préparations.
Mon rapport à l’alimentation a traversé des zones de turbulences pendant mes années de lycée et d’études, m’obligeant à entreprendre un véritable voyage intérieur pour réapprendre et me reconnecter aux plaisirs de la nourriture.
Etre à l’écoute de mes préférences, de mes envies et surtout, comprendre et maîtriser les besoins de mon organisme m’ont amenée petit à petit sur la voie du végétarisme. Avec un bannissement de la viande d’abord, du poisson ensuite et enfin d’une diminution forte, mais pas totale, des produits laitiers animaliers.
Comme toute personne passionnée par un sujet, je ne me lasse pas de consulter des livres de cuisine, de feuilleter des magazines, de suivre la créativité des chefs et particulièrement les précurseurs de la cuisine végétale.
Autant de sources d’inspiration, qui permettent de s’exercer, d’abord en reproduisant des recettes, d’appréhender et apprendre à maîtriser de nouveaux ingrédients, de se conforter dans des idées d’association ou de préparation puis de progressivement laisser libre court à sa créativité.
Chaque destination, quelque qu’elle soit est une source de renouveau : saveurs, épices, façons de cuisiner et aussi de déguster.
Concernée par l’empreinte écologique des voyages, je ne me permets pas autant de destinations lointaines que ce que j’aimerais. Et bien souvent, ce sont par les lectures, les reportages que je parviens à continuer d’explorer les gastronomies d’ailleurs.
Et avant que certains ne m’interpellent, je concède que les destinations en Europe et dans nos belles régions françaises, sont tout autant de jolies sources d’influence :).
Retrouvez à ce propos mes articles dédiés à nos régions (Lyon, Alsace), au monde et à l’Europe (Italie, Grèce, Maroc, Ethiopie, Asie, ou encore le Japon..)
De ces explorations naît une appréciation particulière pour les moments où la cuisine s’élève au rang de célébration. Plus que de simples recettes, ce sont des rituels qui racontent une histoire, transmettent des valeurs et rassemblent et resserrent des liens humains.
Autant je suis peu attachée aux repas traditionnels français, autant les fêtes et rituels étrangers, a fortiori ceux célébrés dans les pays où j’ai grandi, influencent mes envies de menus aux dates en question.
Preuve en est, avec le Ramadan qui de son premier jour à la célébration de l’Aïd el-Fitr, le week-end dernier m’ont permis de renouer avec les saveurs orientales, au travers de différentes compositions.
Côté salé, des compositions arc-en-ciel jouant sur la symphonie des textures
Côté salé, des compositions arc-en-ciel jouant sur la symphonie des textures
