Les blettes
Lasagnes aux doux parfums d’automne
octobre 20, 2020

Les blettes

Vous les aimez vous ces légumes aux grandes feuilles vertes, légèrement amères qui rappellent les épinards et aux côtes blanches très filandreuses ? Que vous répondiez oui ou non à cette question, cet article vous concerne quand même  En effet, je vous propose deux déclinaisons pour les inviter à votre table, qui changeront des préparations classiques en soupe, gratin ou quiche pour les habitués de ce légume ou qui vous étonneront d’avoir mangé des blettes sans vous en apercevoir pour les plus réfractaires. Ah ah, je vous ai eu 

Un peu de culture pour démarrer : si à Lyon comme à Nice, ce légume est connu sous le nom de blette, il est possible que vous le connaissiez sous le nom de bette, cote de bette, jotte ou joute dans d’autres régions. Sa récolte peut se faire au début de l’été et jusqu’aux premières gelées de l’automne, mais il est clair que ce légume n’a pas la meilleure posture l’été devant la richesse des primeurs d’été aux couleurs ensoleillées. C’est donc souvent au moment de la rentrée et quand les premiers froids arrivent que l’on se force un peu – il est vrai – à le faire entrer dans sa cuisine. Traditionnellement et selon les régions, on va le trouver mixé dans des caillettes (Ardèche), en tourte salée et sucrée (Nice), en gratin (Lyon), en pâté ou crépinettes (Poitou)…

Habituellement et comme beaucoup, je le cuisine en quiche et en soupe. Mon homme mange et sans que ce soit pour autant la soupe à la grimace, je sens bien que ce n’est pas l’extase non plus. C’est pourquoi cet automne, je me suis creusée les méninges pour lui servir des blettes en détournant son attention. Et bien, pari réussi, puisqu’il s’est régalé et a conclu par : « c’est drôle, je ne me suis pas rendu compte que c’était des blettes ! » D’ailleurs j’ai fait un test auprès de ma belle-maman qui en cuisine beaucoup parce que beau-papa excelle dans la culture des blettes (;)) mais qui n’aime pas particulièrement, pour ne pas dire qu’elle n’aime pas du tout. Profitant d’un déplacement en Alsace, j’ai apporté une de mes deux réalisations pour lui faire goutter des verts de blettes préparés autrement et bien, là aussi, j’ai réussi mon pari, vu qu’elle m’a demandé si la recette serait dispo sur mon blog  Et bien oui belle-maman, voici la recette qui va vous enfin vous réconcilier avec ce légume 


Gnocchis aux verts de blettes et graines de lin, sauce tomate épicée
Ingrédients – Pour 20 gnocchis environ
250 g de blettes
200 g de mie de pain
25 cl de lait végétal (non sucré)
2 c à s de graines de lin (ou 2 oeufs)
4 c à s de maïzena
Farine pour rouler les gnocchis
Fenugrec moulu
Sel et poivre
Pour la sauce tomate :
Petite boite de concentré de tomates Mutti
2 cuillères à soupe de vinaigre de framboise
1 gousse d’ail épluchée et dégermée
2 petits piments oiseaux séchés
Fenugrec moulu
Persil frais
Sel & Poivre
Huile d’olive
Parmesan rapé

Préparation

– Pour la version avec graines de lin, commencer par faire tremper les graines dans le double volume d’eau. Compter environ 15 minutes, afin de permettre aux graines d’extraire leur gélatine qui fera office de liant dans la suite de la recette.

– Laver les blettes pour enlever toute trace de terre. Séparer les feuilles des côtes, et réserver les côte pour une autre recette.
– Oter des feuilles les nervures les plus épaisses et les ébouillanter pendant une dizaine de minutes dans une grande casserole d’eau chaude. Une fois les feuilles cuites, les sortir à l’aide d’une araignée (cela permet de réutiliser cette eau de cuisson pour blanchir les côtes dont on aura préalablement retiré la peau fine, à l’origine des filaments détestables à la dégustation) et les refroidir à l’eau froide pour bloquer la cuisson et garder une belle couleur verte. Essorer entre vos mains les feuilles refroidies pour retirer toute l’eau puis à l’aide d’un couteau, les hacher finement. Réserver.
– Dans une casserole, porter le lait à ébullition et le verser sur la mie de pain déchirée grossièrement dans un récipient large. Bien mélanger pour que toute la mie soit imbibée. S’il y a trop de liquide, en retirer l’excédent en pressant la mie au dessus d’une passoire.
– Dans le récipient contenant la mie de pain, ajouter les feuilles de blette hachées, les graines de lin avec la gelée obtenue (ou les oeufs le cas échéant). Ajouter la maïzena et bien mélanger pour obtenir une consistance un peu compacte (il ne faut pas quelque chose de trop liquide pour pouvoir façonner des boules à gnocchi).
– Mettre la farine dans un bol évasé et peu profond (une assiette à soupe fera l’affaire). A l’aide d’une cuillère à soupe, prélever une noisette de pâte, la rouler dans la farine puis à l’aide des mains, façonner une boule de la taille d’un gnocchi. Déposer sur une plaque recouverte d’un papier cuisson. Procéder de même avec le reste de la pâte. Placer au frais jusqu’au moment de cuire les gnocchis.

– Préparer la sauce tomate : délayer le concentré avec 4 cuillères à soupe d’eau. Ajouter les piments oiseaux émiettés, le fenugrec, la gousse d’ail coupée en deux. Faire chauffer doucement, puis ajouter le vinaigre de framboise. Remuer et réserver. Hacher finement le persil et le répartir dans la sauce refroidie.
– Faire bouillir de l’eau et du sel dans une grande cocotte. Lorsque l’eau est à ébullitions, verser délicatement les gnocchis : ils vont plonger au fond de la cocotte et remonter progressivement à la surface lorsque la cuisson sera terminée. Compter environ 5 minutes selon la taille. Égoutter.
– Dans une grande poêle, faire chauffer un peu d’huile puis faire revenir les gnocchis pour les faire dorer et leur donner une petite croute. Cette étape est facultative, vous pouvez déguster les gnocchis égouttés avec la sauce tomate et du parmesan, mais franchement vous ne regretterez pas le croustillant obtenu lors de cette étape !
– Réchauffer doucement la sauce tomate.
– Répartir dans les assiettes, saupoudrer de parmesan et disposer la sauce tomate tiédie dans une petite coupelle. C’est prêt !

Petite recette bonus pour cuisiner les côtes mises de côté lors de la confection des gnocchis

Côtes de blettes et omelette aux parfums japonais

Ingrédients – Pour 1 personne
150 g de côtes blettes
2 oeufs
1 c à s de miso rouge
Gomasia
1 c à s de mirin (vinaigre japonais sucré)
1 c à s de tamari (sauce soja) pour rouler les gnocchis
1 c à s de saké de cuisine
1 c à s d’eau
1 c à c de sucre en poudre
Graines de sésame
1 c à s d’huile de sésame

Préparation
– Enlever la pellicule filandreuse des côtes.
– Blanchir les côtes dans de l’eau bouillante salée pendant 10 minutes (éventuellement récupérer l’eau de cuisson des feuilles) : les côtes doivent être tendres.
– Egoutter puis couper en rectangles moyens.
– Dans un petit bol, mélanger la sauce tamari, le saké, le mirin, l’eau et le sucre jusqu’à complète dissolution du sucre.
– Dans un second bol, casser les deux oeufs, les battre avec le miso et quelques graines de gomasio.
– Juste avant le repas, faire chauffer à sec une grande poêle. Placer les côtes de blettes coupées, remuer pour faire évaporer l’eau de végétation en évitant que ça attache, puis verser la marinade. Baisser le feu, et faire revenir en remuant régulièrement pour que toutes les côtes soient bien enrobées de sauce. La cuisson est terminée lorsque toute la sauce a été absorbée par le légume.
– Pendant ce temps, faire chauffer dans une petite poêle, l’huile de sésame et verser l’omelette. Faire cuire jusqu’à obtention de la consistance souhaitée.
– Glisser l’omelette dans une assiette puis garnir avec les côtes de blettes. Parsemer de gomasio et graines de sésame et servir aussitôt.